Les nouveaux habits du mensonge

Les médias dominants ne cessent de nous seriner avec leurs bonnes nouvelles. Selon eux, la reprise économique est là, bien installée, et le chômage diminue partout. Certes, sur le plan strictement statistique, on ne peut pas leur donner complètement tort. Mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que nous sommes en face d'un mirage bien construit par les mêmes responsables qui propagent ces "bonnes nouvelles". Parce que cette croissance économique (et ses conséquences sur le chômage) a très peu à voir avec l'évolution de l'économie réelle et s'est forgée sur des mesures totalement artificielles.

 Concernant le chômage, les pays de la zone euro ont créé divers mécanismes d'exclusion : dans notre pays, plus de 30 000 chômeurs sont sortis des listes sans avoir trouvé d'emploi (sans compter la multiplication des travaux précaires). Vérité encore plus criante dans la jeunesse. Selon l'OCDE 2,535 millions de jeunes de moins de 25 ans sont toujours au chômage dans l'UE. Pour ce qui est de la croissance, ces mesures artificielles ont consisté dans une création monétaire sans limites lancée d'abord par la FED (la banque centrale américaine) et suivie par la BCE (cette dernière versant, depuis mars 2015, des dizaines de milliard d'euros au système bancaire via les achats de dettes). Or nous arrivons à la fin de ce cercle fictif ; les taux d'intérêt commencent à reprendre de la force, le robinet des liquidités se referme peu à peu et sur le plan international une guerre commerciale ouverte, dont le premier chapitre porte sur le commerce de l'acier et l'aluminium, s'amorce entre les Etats Unis et le reste du monde, en particulier l'Europe. Nous vivons un cas particulièrement révélateur de l'irrationalité radicale d'un système en crise avec les risques, graves, que cela comporte.

Cette crise est devenue si aigüe que tout est fait pour éviter de la comprendre, de la regarder en face. Pour ce faire, le système, donnant des signes de panique, a lancé son offensive contre les dites "fake news" ou fausses informations. Il a compris que le risque majeur qu'il court repose dans la contestation de ses mensonges, dans le dévoilement de ses impostures. Il se propose alors de réprimer ouvertement les voix dissidentes, d'interdire leur diffusion, muselant ainsi la liberté d'expression. Il pourra alors continuer avec la fabrication de prétextes pour continuer à fabriquer des guerres comme ce fut le cas en Libye hier et comme c'est le cas en Syrie et au Yémen aujourd'hui.

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