Au Brésil, la menace fasciste

À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas encore qui sera le prochain président du Brésil mais nous savons déjà que le pays sera plongé dans l’instabilité. À l’issue du premier tour du 8 octobre, Jair Bolsonaro, candidat d’extrême- droite (Partido Social Liberal PSL) est arrivé en tête avec 46,03% des voix devant le candidat du Parti des Travailleurs (PT), Fernando Haddad, ancien ministre de l’éducation de Lula qui a recueilli 29,28%. La bourgeoisie traditionnelle autour du PSDB, qui avait affronté Dilma Rousseff au second tour en 2014, n’est arrivée que loin derrière, en 4e position avec 4,76% et a déjà annoncé son soutien à Bolsonaro. De leur côté, les marchés financiers ont exprimé leur crainte d’une victoire du candidat d’extrême-droite. Haddad, quant à lui, réunit désormais autour de lui, le parti de la candidate vice-présidente, le Parti Communiste du brésil (PCdoB), le PDT (arrivé en 3e position), et les autres partis à la gauche du PT dont le PSOL, le PCB (Parti Communiste Brésilien) qui défendaient au premier tour une candidature commune avec Guilherme Boulos (PSOL).

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Le tourisme à Cuba et l'appétit d'Airbnb : espoir et craintes...

Café aux lèvres, se balançant légèrement sur la chaise à bascule installée devant le pas de sa porte, Frank, musicien quinquagénaire de la Havane, en est convaincu : c'est le contexte d'une sécurité indiscutable dans son pays qui permet aujourd'hui aux touristes de préférer la « Casa Particular » aux complexes hôteliers, pourtant si imposants, partout ailleurs dans le monde...Un contexte qui ne laisse pas indifférent la société Airbnb, fondée en 2008 et aujourd'hui leader sur le marché mondial de la réservation de logements de particuliers. Voilà plus de deux ans que la plate-forme états-unienne est implantée à Cuba. Depuis le développement d'internet sur l'île, les conditions techniques sont, en effet, réunies pour que le géant américain aspire à pénétrer le marché touristique local.

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Récit brouillé du Venezuela

Depuis l’Europe, l’image de la Révolution bolivarienne qui domine nos écrans est celle d’une dictature, un récit simpliste, à sens unique et binaire. Pourtant, si l’on fait un effort, si l’on regarde derrière le décor, on pourra découvrir un pays où le 22 avril 2018 on aura réalisé le record démocratique de vingt-cinq élections en 18 ans, où le seuil de pauvreté a baissé de 60% en 1996 à 19,6% en 2013, deux millions de logements sociaux attribués en 2018… La Révolution bolivarienne est bien la révolution de notre époque et comme toute révolution, elle interpelle sa génération, convie les militants de gauche à des actions en faveur de sa défense… c’est précisément ce que la droite internationale tente d’éviter.

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Lueur d'espoir au Mexique; horreur et révoltes en Colombie

La différence entre les résultats électoraux en Colombie et au Mexique n’est pas grande, et cependant au Mexique Andrés Manuel Lopez Obrador, -AMLO-, a pu remporter la présidentielle, avec une marge suffisante pour empêcher la droite de frauder cette fois-ci; tandis qu’en Colombie, la gauche menée par Gustavo Petro a fait une percée historique (8 millions de voix). Là où AMLO a trouvé une droite divisée, le système du second tour a obligé Petro à affronter un ennemi unique au second tour, et les spectaculaires 8 millions de voix engrangées- surtout parmi les jeunes- n’ont pas réussi à empêcher le retour au pouvoir de la droite extrême, menée par Ivan Duque en façade, mais en réalité par l’ancien président Uribe.

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Retour autoritaire à l’ordre néo-libéral en Argentine

 

Philippe Plumhans est un observateur attentif de l'Argentine, où il a séjourné à diverses reprises. Le Drapeau Rouge l'a rencontré pour en savoir plus sur l'évolution politique de ce pays depuis le dernier basculement politique, avec la victoire de la droite conservatrice et pro-atlantiste de Mauricio Macri sur le candidat péroniste (du Frente para la Victoria) Daniel Scioli.

Le Drapeau Rouge.- La politique de Nestor puis de Cristina Kirchner (2003-2015), paraissait assez solide et promise à durer. Comment expliques-tu la défaite du « kirchnerisme » ?

Philippe Plumhans.- Les raisons sont multiples : - la division du mouvement péroniste, dont l'aile droite s'est ralliée à l'actuel président ; - le choix comme candidat du Frente para la Victoria de Daniel Scioli, peu crédible dans ses engagements progressistes ; - l'incapacité de Cristina Fernandez de Kirchner (CFK) de rassembler la gauche non péroniste autour d'un projet national ; - la difficulté à contenir l’inflation ; - la chûte du prix des matières premières ; enfin, le harcèlement des médias qui, depuis des années, attaquent de manière particulièrement odieuse le gouvernement de CFK. Ces campagnes sales et la promesse d'un changement qu'apporterait Macri ont été déterminantes dans le choix des électeurs.

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Amérique latine : fin d’un cycle ou épuisement du post-néoliberalisme ?

 

L’Amérique latine fut l’unique continent où des options néolibérales furent adoptées par plusieurs pays. Après une série de dictatures militaires, appuyées par les États-Unis et porteuses du projet néolibéral, les réactions ne se firent pas attendre. Le sommet fut le rejet en 2005 du Traité de Libre Echange avec les Etats-Unis et le Canada, fruit d’une action conjointe entre mouvements sociaux, partis politiques de gauche, ONG et Églises chrétiennes.

Les nouveaux gouvernements au Brésil, Argentine, Uruguay, Nicaragua, Venezuela, Equateur, Paraguay et Bolivie, mirent en place des politiques rétablissant l’État dans ses fonctions de redistribution de la richesse, de réorganisation des services publics, surtout l’accès à la santé et à l’éducation et d’investissements dans des travaux publics. Une répartition plus favorable des revenus des matières premières entre multinationales et État national (pétrole, gaz, minerais, produits agricoles d’exportation) fut négociée et la bonne conjoncture, pendant plus d’une décennie, permit des rentrées appréciables pour les nations concernées.

 

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