LE MESSAGE DE JULIAN ASSANGE

Au moment de boucler cette édition, un tribunal de Londres se prépare à examiner l'appel interjeté par le gouvernement Biden en vue d'annuler une décision précédente qui avait refusé l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis où il devrait, le cas échéant, faire face à de très lourdes charges dont celle d'espionnage.

Au-delà de la personne même du prévenu, ce cas constitue tout un symbole du délitement extrême des normes démocratiques et morales pourtant si vantées par les apôtres des "valeurs" qui fondent la vie politique de l'occident. En principe, Julian Assange devait faire face à la justice britannique pour une rupture de liberté sous caution; délit mineur punissable par une détention de maximum 52 semaines. La splendide impudence qui norme la soumission de la diplomatie britannique envers les diktats étasuniens fit le reste : Assange est déjà depuis deux ans et huit mois en prison à Londres et  risque, en cas d'extradition, une peine de 175 années de prison, les administrations étasuniennes considérant que son travail équivaut à de l'espionnage. Manière d'assurer pour toujours son silence y compris en attentant à sa vie à travers d'interminables procédures en justice.[1]

Or le péché du prévenu ne fut rien d'autre que de pratiquer sainement, honnêtement, le journalisme qui consiste à mettre en lumière ce que d'obscurs intérêts souhaiteraient laisser dans l'ombre. En dénonçant, notamment, la nature et les crimes des forces étasuniennes lors de leurs interventions militaires "humanitaires", Julian Assange apportait une importante contribution à la démocratie et au final, à la paix. Il permettait ainsi aux citoyens d'être informés de ce que les gouvernements perpétraient en leur nom sans les consulter; au lieu de la cruauté qui caractérise son enfermement, ce combattant du droit d'informer et du droit à être informé mériterait tous les honneurs, notamment celui du Prix Nobel de la paix.

Et voilà que cette distinction a été attribué cette année, notamment à une "journaliste" qui, au moment de l'arrestation de Julian Assange, avait déclaré que "ce qui faisait Julian Assange et WikiLeaks, n'était pas vraiment du journalisme". Pas étonnant alors que immédiatement après avoir reçu cette distinction, elle ait été recrutée par les grands médias des Etats-Unis pour "lutter pour la liberté d'expression dans le monde". Nous commencions cette note en parlant du délitement.. VC

 


[1]Lire à ce sujet notre article "La solution 'Gramsci' : Tuer Julian Assange à petit feu", Le DR-85; mars-avril 2021

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Le prix Nobel, cette fois, pour les faiseurs de paix ?

AmazonieUn médecin cubain dans l'Amazonie péruvienne 

Malgré la brutalité d’un blocus vieux de 60 ans et de fréquentes campagnes de sabotage, Cuba est, selon l'Organisation mondiale de la Santé, à la pointe dans le domaine de la santé publique des pays du continent américain (Etats-Unis compris). Pourtant, lorsqu'en 1959, Fidel et ses compañeros arrivent au pouvoir, ils trouvent le pays dans un état sanitaire calamiteux et se donnent comme première tâche d'y faire face. Très bien, très vite: trop bien même car déjà en 1963, Cuba envoyait sa première brigade médicale à l’aide de l'Algérie révolutionnaire. Elle les a multiplié depuis et on estime qu'une quarantaine de pays et pas moins de trois millions de personnes ont bénéficié du savoir-faire cubain dans le domaine des épidémies.

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COVID-19, ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise.

Bonhomme

Nous entendons tous les jours dans les médias les autorités, les ministres, les grands patrons, les vedettes du spectacle, louer sans cesse le rôle des personnels de santé, des facteurs, des éboueurs, des caissières des super marchés. On dirait qu'ils découvrent ce qu'être travailleur quotidien veut dire; qu'ils découvrent la valeur de ces héros anonymes qui n'ont pas attendu le Covid-19 pour se dévouer pour les autres et qui ne demandent pas autre chose que le respect de leurs conditions de travail. Et qui se battent avec force lorsqu'elles sont menacées.

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De sommet en sommet et de menace en menace

Ceux qui s'attendaient à ce que la fin de l'ère Trump apporte une politique plus tempérée dans les relations internationales auront été déçus par la présidence Biden, en lisant les décisions du 28e sommet de l'OTAN qui vient d'avoir lieu à Bruxelles. Pas vraiment étonnant puisque ce dernier fut, pendant sa longue carrière politique, toujours favorable aux guerres "humanitaires" de l'OTAN. Ce n'est donc pas un hasard s'il a nommé Anthony Blinken, pourfendeur de Trump parce qu'il n'allait pas assez loin dans la guerre contre la Syrie, au poste de Secrétaire d'Etat et comme Conseiller à la sécurité nationale, Jacob Sullivan, dont Wikileaks avait dévoilé, en décembre 2012, un mail où il faisait savoir, visiblement ravi, à Hillary Clinton qu'Al-Qaeda se joignait à la guerre contre le gouvernement syrien.

Ainsi ce dernier sommet a renforcé les grandes lignes des sommets précédents pour ce qui est d'exiger des pays membres d'augmenter leurs cotisations à l'OTAN à hauteur de 2 % de leur produit intérieur brut (ce qui pour la Belgique signifierait passer du simple au double, à savoir d'environ 5 à un peu moins de 10 milliards €). Encourager l'élargissement de l'OTAN en dehors de "l'Atlantique Nord" fut une autre de ses conclusions (c'est déjà le cas via des accords de coopération avec Israël et la Colombie, deux piliers des politiques atlantistes). La particularité cette fois étant le net ciblage par l'OTAN de la Russie et de la Chine. Le document officiel les condamne, sans rire, comme des puissances se permettant de "renforcer leurs potentiels militaires" et cherchant à avoir une "influence croissante dans les politiques internationales".

Pendant ce temps chez nous, l'effondrement d'une école en construction à Anvers qui a fait 5 victimes et plusieurs blessés, tous des travailleurs détachés venus d'Europe de l'Est, témoignait de ce mécanisme pervers imaginé et mis en œuvre par l'UE pour stimuler la concurrence/dumping de la main d'œuvre au profit du patronat. Le domaine est tout à fait autre mais l'esprit ''austéritaire" de l'UE flânait aussi par là lorsque les négociations des accords interprofessionnels (AIP) envisageaient des décisions attentatoires aux droits des travailleurs. La décision de répondre aux organisations syndicales de dépasser la norme salariale de 0,4% dépendra, elle, du gouvernement. La disparité entre ces limitations salariales et les plantureux dividendes engrangés par les actionnaires laisse présager de fortes mobilisations lorsque l'arrêté royal sera publié.

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MARADONA, MACRON, BIDEN, COVID…

Fidel

Avec un manque d'élégance qui correspond bien à sa caste, le président Macron s'était permis de critiquer, post mortem, les engagements politiques du défunt footballeur argentin Diego Maradona : « Ce goût du peuple, Diego Maradona le vivra aussi hors des terrains. Mais ses expéditions auprès de Fidel Castro comme de Hugo Chavez auront le goût d’une défaite amère. » En réfléchissant bien, on peut en effet comprendre que, pour le Président français, la fréquentation de Fidel et Hugo par Diego ait la saveur d'une défaite, de surcroît amère. Lui préfère la fréquentation, « victorieuse » et « douce », de ses interlocuteurs préférés : le prince saoudien Mohammed ben Salman et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, tous deux engagés à priver les Palestiniens de ce qui leur reste de territoires et de souveraineté.

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Iran, Australie, nos pensions

En 1999 Bill Clinton voyait  s'approcher le risque d'être destitué de la présidence des Etats Unis suite suite  sa liaison avec Monica Lewinsky, une jeune stagiaire à la Maison Blanche. Pris de panique il décida, en guise de diversion de l'opinion publique, d'ordonner le bombardement immédiat de la Yougoslavie, pour de prétendues raisons humanitaires.

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